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C"est un plaisir de vous retrouver pour cette période des voeux, à l'image de la commune c'est à dire à la fois simple et conviviale pour ouvrir une nouvelle année. Ce rendez vous consiste à n'en pas douter, un moment privilégié où les habitants (très nombreux aujourd'hui) et leurs élus se rencontrent, échangent et se lancent dans l'année qui s'ouvre avec l'ambition de vivre mieux, du vivre ensemble  Bienvenue à nos conseillers...
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Mémoire de Chivy

Chivy et son Eglise

Chivy possède une église classée Monument historique (par arrêté du 15 juillet 1920) qui figure parmi les plus anciennes du Laonnois (ses chapiteaux sculptés, avec entrelacs, volutes rudimentaires, personnages, etc..., sont parmi les plus datés).

La construction de la nef à trois travées remonte au XIème siècle, elle est toujours recouverte d'une charpente apparente du XIIème siècle, exceptionnellement bien conservée.

Elle possède également un chœur carré surmonté d’une rosace tréflée.

Un clocher carré à 4 pans est situé au milieu de l’édifice.

Le tympan date également du XIème siècle.

L’arc à endentures de la porte en plein cintre, caractéristique de l’art roman, repose sur des colonnes à chapiteaux.

Certains chapiteaux sont ornés de motifs différents qui dateraient, d’après Edouard Fleury, du XIème siècle.

Ils représentent de frappantes ressemblances avec les bijoux mérovingiens.

A défaut de date, le patronyme de l’église, Saint-Pierre-aux-Liens, confirme le passé reculé de l'Eglise.

Le choix d’un tel nom montre une fondation d’une certaine antiquité, car ce titre était aimé des Mérovingiens.

Rappelons que Clotilde, l’épouse de Clovis, au temps de Saint-Rémi, fonda une église à Ardon-sous-Laon, qu’elle appela Saint-Pierre-aux-Liens.

L’Eglise est ainsi dite mérovingienne et il existe très peu de monuments de ce type encore existants dans la région.

Chivy du Moyen âge au XIXe siècle

La dénomination du village a évolué au cours des siècles.

Auguste Matton répertorie cette évolution dans son dictionnaire topographique :  Chiviacus (1128), Chievi (1144), Chivi (1173), Chevi, Chiviacum (1280), Chivy (1340), Chivy sous Laon (1389), Chivy-Les-Estouvelles (1405), Chiviacum in Laudunesio (1455).

Les habitants de Chivy sont des Chiviacois.


Le village a toujours appartenu à l’évêque de Laon et de ce fait, son histoire a été liée à celle de Laon.

Il ressortissait autrefois de la prévôté de Mons en Laonnois pour la justice.


Le village avait acquis une grande notoriété, lors d’un fait divers, celui de « la dame qui fut arse » (brûlée) en 1094, et sauvée par Notre-Dame de Laon 

Ce miracle est raconté par des contemporains : Guibert de Nogent, né vers 1053, Hermann, écrivain du début du XIIème siècle, Gautier de Coincy, poète à Saint-Médard de Soissons vers 1200 et enfin Jacques de Voragine, et eut donc un grand retentissement.

Tous ces auteurs mettent en scène une riche vigneronne de Chivy, qui avait “meurtrié” son gendre.

Furieuse des ragots du village l’accusant d’avoir des relations avec le jeune homme, elle avait loué deux forts ribauds, étrangers venus se proposer pour les vendanges, les cachant dans son cellier.

Le lendemain dimanche, simulant un malaise, elle envoya son mari et sa fille à la messe de l’église du village et demanda à son gendre de rester afin qu’il aille lui chercher un peu de vin au cellier. Là, les saisonniers étranglèrent le jeune homme.

Après enquête du vidame de Laon qui avait refusé l’inhumation, la vigneronne avoua ; jugée à Laon, elle fut condamnée au feu, mais ayant imploré la miséricorde de Notre-Dame-de-Laon, elle sortit indemne de son supplice.

Ce fait divers permet de révéler qu’il y a une église dans un village qui apparaît en plein essor économique et viticole.

On sait par ailleurs qu’un des bras de I’Ardon, qui traverse Chivy, s’appelait “Pulevin”, car on y jetait le moût du raisin après les vendanges.

D’autre part, dans une chanson de geste “Les Aliscamps”, texte du XIIème siècle mais aux origines beaucoup plus anciennes, un important épisode se déroule dans ce site de Laon.

Nous voyons Guillaume d’Orange, personnage historique (il était cousin du roi carolingien Louis le Pieux) venir chercher des troupes neuves en notre ville, pour combattre les Maures en Espagne. Le géant Rainouard, cuisinier au palais carolingien, décida de suivre Guillaume, mais la veille du départ, notre homme a bu trop copieusement, et le matin, encore dans les brumes de l’ivresse, il entendit l’ost démarrer de Château-Corneil et franchir l’Ardon à Chivy ; il courut après l’armée et pour dissiper les vapeurs de l’alcool, il ne trouva rien de mieux que de se plonger dans l’eau froide du petit cours d’eau.

Ayant repris ses esprits, il s’aperçut qu’il avait oublié au palais sa massue, son “tinel” pour combattre les Maures.

Pour ne pas remonter la côte de Laon, il essaya de voler la vis d’un pressoir sur le bord du chemin de Chivy.

Cette deuxième histoire montre l’importance et l’ancienneté du village.

 

Le village est traversé par l’ancienne voie romaine de Laon à Soissons ("Voie royale") et par deux rivières, l’Ardon et le Sart-Labbé.

En 1145, l’évêque Barthélemi de Jur donna à l’abbaye prémontré de Saint-Martin de Laon le moulin à eau de Chivy (Moulin de Crolet), en ruine, à charge de le restaurer.

On retrouve également mention de la donation en 961 par l'archidiacre Herbert à l'abbaye Saint-Vincent de Laon de l'autre moulin (à blé) de chivy (probablement à l'emplacement de l'actuel moulin)

 

Le 14 mars 1177, prés du moulin de Comportet (construit en 1137 mais aujourd'hui détruit), sur les bords de l' Ardon, les habitants des villages d' Anizy - Bourguignon - Brancourt - Chevregny - Chivy - Etouvelles - Jumigny - Laval - Lierval - Lizy - Merlieux - Fouquerolles - Monampteuil - Mons - Nouvion le Vineux - Presle - Thierny - Urcel - Vaucelles - Beffecourt - Wissignicourt, furent massacrés par les troupes du nouvel évêque-comte de Laon Roger de Rozoy, pour avoir voulu défendre les droits et libertés qu'ils venaient d'acquérir par l'institution d'une commune, avec l'agrément du roi Louis VII.

 

Occupé par les Anglais, puis incendié pendant la guerre de cent ans (1337-1453), le village eut encore à souffrir des guerres de Religions.

Laon, se ralliant à la ligue (parti catholique ayant Henri de Guise comme chef), fut assiégé par Henri IV en 1594 et capitula au bout de trois mois.

La cure d’Etouvelles (Estouvelles) fut unie à celle de Chivy par décret épiscopal dès 1665.


Vers la fin du Premier Empire, Laon et ses environs furent occupés par les Russes et les Prussiens.

Après la bataille de Laon les 9 et 10 mars 1814, Chivy fut détruit et incendié par les soldats russes.

 

Chivy pendant la Grande guerre

Le 1ier septembre 1914, Les 200 habitants qui peuplent Chivy-lès-Etouvelles avant-guerre voient les Allemands arriver dans le village, situé sur un axe de communication important.

Ils subissent jusqu’à la libération des lieux les contraintes de l’occupation mais sont globalement épargnés par les combats.

 

Le témoignage d’une habitante de Chivy fait mention de cette présence des lanciers bavarois dans le village.

Ceux-ci viennent de plusieurs régiments de la Somme et effectuent des allées et venues entre le front et le village.

Plusieurs fois par semaine, les allemands partent au front avec un camion de munitions et rentrent le matin avec les morts et les blessés ; parmi les morts, un soldat français, Arthur Lollieux, est enterré dans le cimetière allemand par la municipalité en présence des allemands respectueux.

Les allemands logent chez l’habitant et installent leurs chevaux et le fourrage dans l’église, comme beaucoup d’autres communes proches du front. Ils surveillent également la voie ferrée Laon-Paris. (« 1914-1918 en pays Laonnois » de Daniel et Nelly Légé – Edition Alan Sutton – 2007)

Leurs dépôts de munitions étaient localisés aux Morennes et à la butte aux Lapins.

 

Madame Roussel, institutrice, demande, le 23 juin 1915, l’autorisation de faire la classe dans le moulin par suite de l’évacuation de l’école pour y installer la Croix rouge allemande.

Le moulin, poste de commandement des allemands, sert également à fabriquer de l’électricité destinée à l’usage des allemands et de quelques rares habitants restés dans le village qui sont soumis à l’impôt de guerre. (« 1914-1918 en pays Laonnois » de Daniel et Nelly Légé – Edition Alan Sutton – 2007)

En effet, la moitié des habitants sont partis en exode, dans les deux-Sèvres pour la plupart mais aussi en Suisse,

« Hier matin est arrivé à Genève un convoi de 502 évacués civils venant des Ardennes, Sedan et Vouziers, et dans la soirée un deuxième convoi de 501 venant de Vailly, Montigny, Chivy les Etouvelles du département de l’Aisne.

Une femme de Chivy les Etouvelles, près de Laon, raconte qu’elle a passé cinq mois dans une prison pour avoir traité de barbares les officiers qui avaient envoyés dans un camp de concentration son fils atteint du typhus. Lorsqu’elle sortit de prison, sa maison avait été transformée en cantine et ses meubles avaient disparus » (Le Temps – 13 janvier 1916)


En 1917, le conseil municipal lance un emprunt car il n’arrive plus à faire face aux exigences des allemands. (« 1914-1918 en pays Laonnois » de Daniel et Nelly Légé – Edition Alan Sutton – 2007)

Le 19 octobre 1917, la population restante est évacuée en prévision de la bataille de La Malmaison.

Chivy est bombardé en octobre 1917 et presque entièrement détruit.

C’est à cette période que l’autre moulin à eau de Chivy, Le Moulin de Crolet, situé sur le Sart-l’Abbé sera détruit.

 

Le 12 octobre 1918, chivy est libéré par le 355ème régiment d’infanterie avec à sa tête :

* Paul Jules Henri Gustave Potencier, capitaine commandant la 19ème compagnie du 355ème régiment d’infanterie a « le 12 octobre 1918 talonné l’ennemi pendant 15 km à travers un terrain marécageux et très difficile s’emparant des villages d’Etouvelles, de Chivy les Etouvelles des faubourgs Ouest de Laon. A pénétré dans cette ville en tête du régiment… » (Journal Officiel de la République Française – 21 mars 1919)

* Louis Henri Constantin, sergent de la 19ème compagnie du 355ème régiment d’infanterie, « commandant une patrouille d’extrême pointe, s’est trouvé brusquement sous le feu de deux mitrailleuses qui barraient l’entrée du village de Chivy les Etouvelles. Sans hésiter et sans souci du danger, a foncé sur l’ennemi à la tête de ses hommes faisant ainsi tomber ce nid de résistance et permettant à sa compagnie de s’emparer du village ». (Journal Officiel de la République Française – 21 mars 1919)

 

Le 17 octobre 1920, Chivy-lès-Étouvelles est décorée de la croix de guerre (JO du 21/10/1920 (p 16155))

 

En 1925, Une souscription est lancée pour payer le monument aux morts qui est inauguré le 19 avril 1925 en présence de Paul Doumer.

La ville de Sainte-Maxime dans le Var parraine avec beaucoup de générosité la Commune de Chivy les Etouvelles : colis de vêtements, horloge pour l’église, coq pour le clocher. (« 1914-1918 en pays Laonnois » de Daniel et Nelly Légé – Edition Alan Sutton – 2007)


Morts pour la France lors de la Grande Guerre inscrits au Monument

- DURIN Alfred Eugène (Caporal / 245ème RI – 17ème Cie)

  Né le 20/09/1885 à Chivy Les Etouvelles

  Disparu le 27/08/1914 près de Frénois (Ardennes) (« Frénois » s'appelle aujourd’hui « Sedan »)

- TINGRY Eugène dit Léon(45èmeRI)

  Né le 18/12/1880 à Chivy Les Etouvelles

  Disparu le 08/09/1914 à Servon St Thomas (Marne)

- TRICHET Maurice Alphonse (Caporal / 45ème RI – 7ème Cie)

  Né le 12/01/1889 à Laon (02)

  Décédé suite de ses blessures de guerre le 17/12/1914 à Montauban (Somme)

- BRUNEAUX Fernand (Caporal / 45ème RI)

  Né le 24/12/1885 à Chivy Les Etouvelles

  Disparu le 18/12/1914 à Montauban (Somme)

- LECOMPTE Fernand Victor (2ème classe / 154ème RI)

  Né le 14/07/1893 à Chivy Les Etouvelles

  Décédé suite à ses blessures de guerre le 31/07/1915 à l’Hôpital Chanzy de Ste Menehould (Marne)

- CHARLIER Victor Isaie (Caporal / 2ème Mixte de Zouaves et Tirailleurs)

  Né le 26/10/1889 à Soupir

  Tué à l'ennemi le 10/08/1915 aux tranchées de Lubeck (Marne)

- LECOMPTE Léon Albert (1ière classe / 132ème RI)

  Né le 21/03/1891à Chivy Les Etouvelles

  Tué à l'ennemi le 18/10/1915 au poste de l'Opéra à Souain (Marne)

- DUCELLIER Jules Maxime (2ème classe / 19ème BCP)

  Né le 10/01/1892 à Merlieux et Fouquerolles

  Tué à l'ennemi le 04/05/1916 à la ferme de Navarin (Marne)

- ESCAMPE Julien (2ème classe / 106ème RI)

  Né le 10/07/1888 à Vaucelles et Beffecourt

  Tué à l'ennemi le 11/05/1917 à Ostel (Aisne)

- BRUNEAUX Pascal Marcel (Sergent / 46ème RI)

  Né le 22/08/1887 à Chivy Les Etouvelles

  Tué à l'ennemi le 25/03/1918 à Béthancourt (Oise)


- LOREAU Jules (victime civile 1ère guerre mondiale)

  Décédé  le 30 octobre 1918 à Fourmies

- PIETTE Joséphine (victime civile 1ère guerre mondiale)

  Décédée le 26 novembre 1916 à Laon

Chivy pendant la deuxième guerre mondiale

En 1940, la ville de Laon est prise le 10ème jour de la guerre, il en est de même pour Chivy.

Le 23 juin 1942, le conseil municipal de Chivy est dissous.

Recherches de Guy Prat

Découvrez dans le document joint les recherches sur l'histoire de Chivy effectuées par Mr Guy Prat, ancien directeur d'école et secrétaire de mairie à chivy les Etouvelles.

Avec un remerciement particulier à Yvette et Sylvie Prat pour le partage de ces travaux.