Le 1ier septembre 1914, Les 200 habitants qui peuplent Chivy-lès-Etouvelles avant-guerre voient les Allemands arriver dans le village, situé sur un axe de communication important.
Ils subissent jusqu’à la libération des lieux les contraintes de l’occupation mais sont globalement épargnés par les combats.
Le témoignage d’une habitante de Chivy fait mention de cette présence des lanciers bavarois dans le village.
Ceux-ci viennent de plusieurs régiments de la Somme et effectuent des allées et venues entre le front et le village.
Plusieurs fois par semaine, les allemands partent au front avec un camion de munitions et rentrent le matin avec les morts et les blessés ; parmi les morts, un soldat français, Arthur Lollieux, est enterré dans le cimetière allemand par la municipalité en présence des allemands respectueux.
Les allemands logent chez l’habitant et installent leurs chevaux et le fourrage dans l’église, comme beaucoup d’autres communes proches du front. Ils surveillent également la voie ferrée Laon-Paris. (« 1914-1918 en pays Laonnois » de Daniel et Nelly Légé – Edition Alan Sutton – 2007)
Leurs dépôts de munitions étaient localisés aux Morennes et à la butte aux Lapins.
Madame Roussel, institutrice, demande, le 23 juin 1915, l’autorisation de faire la classe dans le moulin par suite de l’évacuation de l’école pour y installer la Croix rouge allemande.
Le moulin, poste de commandement des allemands, sert également à fabriquer de l’électricité destinée à l’usage des allemands et de quelques rares habitants restés dans le village qui sont soumis à l’impôt de guerre. (« 1914-1918 en pays Laonnois » de Daniel et Nelly Légé – Edition Alan Sutton – 2007)
En effet, la moitié des habitants sont partis en exode, dans les deux-Sèvres pour la plupart mais aussi en Suisse,
« Hier matin est arrivé à Genève un convoi de 502 évacués civils venant des Ardennes, Sedan et Vouziers, et dans la soirée un deuxième convoi de 501 venant de Vailly, Montigny, Chivy les Etouvelles du département de l’Aisne.
Une femme de Chivy les Etouvelles, près de Laon, raconte qu’elle a passé cinq mois dans une prison pour avoir traité de barbares les officiers qui avaient envoyés dans un camp de concentration son fils atteint du typhus. Lorsqu’elle sortit de prison, sa maison avait été transformée en cantine et ses meubles avaient disparus » (Le Temps – 13 janvier 1916)
En 1917, le conseil municipal lance un emprunt car il n’arrive plus à faire face aux exigences des allemands. (« 1914-1918 en pays Laonnois » de Daniel et Nelly Légé – Edition Alan Sutton – 2007)
Le 19 octobre 1917, la population restante est évacuée en prévision de la bataille de La Malmaison.
Chivy est bombardé en octobre 1917 et presque entièrement détruit.
C’est à cette période que l’autre moulin à eau de Chivy, Le Moulin de Crolet, situé sur le Sart-l’Abbé sera détruit.
Le 12 octobre 1918, chivy est libéré par le 355ème régiment d’infanterie avec à sa tête :
* Paul Jules Henri Gustave Potencier, capitaine commandant la 19ème compagnie du 355ème régiment d’infanterie a « le 12 octobre 1918 talonné l’ennemi pendant 15 km à travers un terrain marécageux et très difficile s’emparant des villages d’Etouvelles, de Chivy les Etouvelles des faubourgs Ouest de Laon. A pénétré dans cette ville en tête du régiment… » (Journal Officiel de la République Française – 21 mars 1919)
* Louis Henri Constantin, sergent de la 19ème compagnie du 355ème régiment d’infanterie, « commandant une patrouille d’extrême pointe, s’est trouvé brusquement sous le feu de deux mitrailleuses qui barraient l’entrée du village de Chivy les Etouvelles. Sans hésiter et sans souci du danger, a foncé sur l’ennemi à la tête de ses hommes faisant ainsi tomber ce nid de résistance et permettant à sa compagnie de s’emparer du village ». (Journal Officiel de la République Française – 21 mars 1919)
Le 17 octobre 1920, Chivy-lès-Étouvelles est décorée de la croix de guerre (JO du 21/10/1920 (p 16155))
En 1925, Une souscription est lancée pour payer le monument aux morts qui est inauguré le 19 avril 1925 en présence de Paul Doumer.
La ville de Sainte-Maxime dans le Var parraine avec beaucoup de générosité la Commune de Chivy les Etouvelles : colis de vêtements, horloge pour l’église, coq pour le clocher. (« 1914-1918 en pays Laonnois » de Daniel et Nelly Légé – Edition Alan Sutton – 2007)
Morts pour la France lors de la Grande Guerre inscrits au Monument
- DURIN Alfred Eugène (Caporal / 245ème RI – 17ème Cie)
Né le 20/09/1885 à Chivy Les Etouvelles
Disparu le 27/08/1914 près de Frénois (Ardennes) (« Frénois » s'appelle aujourd’hui « Sedan »)
- TINGRY Eugène dit Léon(45èmeRI)
Né le 18/12/1880 à Chivy Les Etouvelles
Disparu le 08/09/1914 à Servon St Thomas (Marne)
- TRICHET Maurice Alphonse (Caporal / 45ème RI – 7ème Cie)
Né le 12/01/1889 à Laon (02)
Décédé suite de ses blessures de guerre le 17/12/1914 à Montauban (Somme)
- BRUNEAUX Fernand (Caporal / 45ème RI)
Né le 24/12/1885 à Chivy Les Etouvelles
Disparu le 18/12/1914 à Montauban (Somme)
- LECOMPTE Fernand Victor (2ème classe / 154ème RI)
Né le 14/07/1893 à Chivy Les Etouvelles
Décédé suite à ses blessures de guerre le 31/07/1915 à l’Hôpital Chanzy de Ste Menehould (Marne)
- CHARLIER Victor Isaie (Caporal / 2ème Mixte de Zouaves et Tirailleurs)
Né le 26/10/1889 à Soupir
Tué à l'ennemi le 10/08/1915 aux tranchées de Lubeck (Marne)
- LECOMPTE Léon Albert (1ière classe / 132ème RI)
Né le 21/03/1891à Chivy Les Etouvelles
Tué à l'ennemi le 18/10/1915 au poste de l'Opéra à Souain (Marne)
- DUCELLIER Jules Maxime (2ème classe / 19ème BCP)
Né le 10/01/1892 à Merlieux et Fouquerolles
Tué à l'ennemi le 04/05/1916 à la ferme de Navarin (Marne)
- ESCAMPE Julien (2ème classe / 106ème RI)
Né le 10/07/1888 à Vaucelles et Beffecourt
Tué à l'ennemi le 11/05/1917 à Ostel (Aisne)
- BRUNEAUX Pascal Marcel (Sergent / 46ème RI)
Né le 22/08/1887 à Chivy Les Etouvelles
Tué à l'ennemi le 25/03/1918 à Béthancourt (Oise)
- LOREAU Jules (victime civile 1ère guerre mondiale)
Décédé le 30 octobre 1918 à Fourmies
- PIETTE Joséphine (victime civile 1ère guerre mondiale)
Décédée le 26 novembre 1916 à Laon